Alternative sachet

ODD 3 : Réduction de l’impact des déchets plastiques

avec l’appui technique

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I. Objectif global

Contribuer à l’atteinte de l’objectif 3 de développement durable qui concerne la santé et le bien-être tout en réduisant significativement la pollution de l’environnement due aux déchets plastiques.

Dans la production agroalimentaire, les emballages alimentaires occupent une place fondamentale et critique à la fois. En effet, ces emballages sécurisent les denrées alimentaires, les matières premières et autres produits résultant de différents procédés de transformations agroalimentaires (Cavassilas 2006). Nous avons assisté ces dernières décennies à une utilisation massive d’emballages plastiques, plus particulièrement dans les secteurs agroalimentaires qui consomment environ 65% contre environ 35% pour les autres secteurs (Afnor 1986 ; Reyne 1991). Cette utilisation massive du sachet plastique pour répondre au besoin d’emballage constitue sous plusieurs formes un danger pour la communauté humaine partout où elle se trouve. Plus précisément, l’utilisation des sachets plastiques en lien avec la consommation d’aliments chauds est une pratique encore plus dangereuse et met en cause fondamentalement la santé et le bien-être des béninois. Il est bien possible de remédier à cette pratique en proposant des alternatives économiquement viables et en même temps écologiquement soutenables. C’est justement cette conviction que l’ONG ALODE, à travers le projet “Alternative Sachet” ambitionne d’encourager en facilitant des habitudes alternatives au sachet plastique notamment dans le secteur de l’alimentation.

En plus d’une proposition d’alternatives, nous nous engageons à relever le défi de rendre accessibles et disponibles dans l’espace, et dans le temps des offres alternatives pour consommation : comment rendre les feuilles du teck, de spathe, d’afléman, et les feuilles de bananier suffisamment disponibles pour éliminer le sachet ?

Dans ces conditions, la promotion des emballages naturels et biodégradables déjà utilisés comme emballages-feuilles végétales pourrait constituer une piste pour la réduction des impacts environnementaux des emballages plastiques. Un diagnostic rapide de l’offre en emballages végétaux a révélé qu’il existe   au   Bénin   un   potentiel important d’emballages alimentaires naturels qui constitue une source importante de revenus, notamment aux  femmes  (Codjia 2000  ;  Hounhouigan 2000)

 

II. Notre cible

Les vendeurs et vendeuses de trois produits de consommation directe : Akassa[1], Kome, Ablo[2].

L’Akassa est mis en sachet alors qu’il est encore chaud. Le pire c’est le cas du Ablo et du Kome. Ces deux derniers aliments sont cuits ensemble avec le sachet plastique. Par ailleurs, en contact avec la chaleur et, pire encore, le feu, certains composés très toxiques contenus dans ces sachets sont libérés dans les aliments. La consommation de ces aliments nous expose à certains maux récurrents notamment les intoxications ou la stérilité.

[1] L’akassa, ou gui, en langue fon-gbe, est une sorte de pâte faite à base de maïs cuit, moulu et trempé, consommée au Bénin, au Nigeria, au Burkina faso, au Togo et en Côte d’Ivoire. (wikipédia le 28 05 2020)

[2] Les ablos sont de petites galettes blanches et légèrement sucrées généralement consommées au Togo, au Bénin, en Côte d’ivoire et dans bien d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. (wikipédia le 28 05 2020)

 

III. Notre offre alternative

Une étude de Dr Louis Fagbohoun nous conforte dans notre ambition de travailler à promouvoir l’utilisation de feuilles de teck dans la production agroalimentaire. Selon ladite étude de Dr Louis Fagbohoun, il apparaît donc qu’une vulgarisation de cette plante contribuera à la promotion du secteur artisanal au Bénin.  De plus, de la récolte à la commercialisation, en passant par le transport, les emballages végétaux en général constituent une activité génératrice de revenus. Cela implique que le développement d’une chaîne d’approvisionnement pour ces feuilles, en plus garantir une bonne santé aux béninois et une forte réduction de la pollution par le sachet issus du secteur agroalimentaire, est une source évidente de création d’emplois et donc de richesse.

La même étude vise à remédier à l’ampleur très inquiétante prise au Bénin par l’usage des emballages en sachet, une matière non biodégradable, dans l’artisanat alimentaire. Une pratique par ailleurs nuisible à la santé, à cause de nombreux accidents hygiéniques et de la toxicité dus à une contamination de leur contenu. Elle  contribue, par ailleurs, à la pollution  esthétique de l’environnement.

En effet, ces feuilles sont formées en surface d’une couche de cire et de matériaux divers assurant leur imperméabilité à l’eau (nervures, tissus plus riches en eau) leur donnant à la fois la souplesse et la résistance mécanique requises au conditionnement. De plus, ces feuilles contiendraient des composés actifs-aromatiques, des colorants, des enzymes (papaïne par exemple) qui migreraient de la feuille végétale vers le produit alimentaire au cours de la conservation du produit. De ce fait, les feuilles végétales présentent des avantages comparatifs par rapport aux emballages plastiques non biodégradables (Onzo et al. 2014).

Dans sa première phase, ce projet va se focaliser sur l’utilisation des feuilles ci-dessous mentionnées pour remplacer le sachet plastique dans la production agroalimentaire. Ce projet se base sur les apports scientifiques des différents auteurs cités dans le but de concrétiser les propositions salvatrices issues de ces études.

En plus des

  • Feuilles de teck

nous allons également explorer d’autres alternatives comme:

  • Coq d’épis de maïs (Spathe)
  • Afléman (Thalia geniculata)

Feuilles de Bananier (Musa sapientum)

 

IV. Notre modèle

Installer une chaîne d’approvisionnements capable de :

  • mobiliser,
  • cultiver et traiter ces feuilles de manière appropriée, puis
  • les met à disposition des hommes et femmes qui réalisent les aliments nécessitant l’utilisation de ces feuilles
  • ceux qui le souhaitent pourraient se faire former chez nous sur le traitement efficace de ces feuilles.

Toutefois, certaines espèces de feuilles végétales utilisées comme emballages sont potentiellement riches en facteurs antinutritionnels (Grubben 1975) et les prétraitements qu’elles subissent avant l’utilisation ne garantissent toujours pas l’innocuité requise (Onzo et al. 2013). Ce qui justifie la nécessité de sensibiliser sur les bonnes pratiques de prétraitement de ces feuilles afin de conserver leur remède souverain contre les dommages du sachet plastique. Nous mettrons à disposition des éléments de sensibilisation sur les différentes méthodes de prétraitement appropriées tout travaillant nous-mêmes à approvisionner nos partenaires en feuilles déjà prétraitées.

 

Bibliographie :

AFNOR (Association Française de Normalisation) (1986) : Emballages en papier, carton, bois, matières plastiques. Association Française de Normalisation.

Cavassilas M. (2006) : Clés et Codes du Packaging : Sémiotique Appliqué. Oxford : Edition Hermès Sciences et Publications.

Codjia RP. (2000) : La prolifération des déchets plastiques à Cotonou : Effet sur la santé et sur le développement durable, Mémoire de DEA, UNB.

Grubben GJH. (1975) : La culture de l’Amaranthe, légume-feuilles tropical, avec référence spéciale au Sud-Dahomey. Mededelingen Landbouwhogeschool Wageningen : Landbouwhogeschool Netherlands.

Hounhouigan DJ. (2000) : “Matières végétales au Bénin. Un potentiel d’emballages biodégradables”, In : Bulletin du Réseau TPA. Les Emballages Alimentaires, 17, p.29-41. 

Onzo, C.F. et al. (2013) : “Biodiversité des feuilles végétales utilisées comme emballages dans l’artisanat agroalimentaire au Sud du Bénin”, In : Journal of Applied Biosciences,Vo. 72 : p.5810– 5821.

Onzo, C.F. et al. (2014) : “Caractéristiques physico-chimiques, phytochimiques et toxicité des espèces végétales utilisées comme emballages alimentaires en Afrique de l’Ouest”, In : International Journal Biol.Chem.Sci., Vol. 8, n°4, p.1504-1516, URL : http://ajol.info/index.php/ijbcs.

Reyne M. (1991) : Les Plastiques dans l’Emballage: Polymères, Technologie de Mise en Forme, Recyclage. Oxford : Edition Hermès Sciences Publications.

 

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